La littérature pour éveiller les nouvelles générations à l’écologie

Le Grand Format - N°1

La littérature pour éveiller les nouvelles générations à l’écologieavec Nathalie Prince du laboratoire Langues, Littératures, Linguistiques des universités d’Angers et du Mans

Étayer la recherche autour de l’éco-critique et analyser les rapports entre la littérature jeunesse et l’écologie, telle est la vocation du projet régional EcoLije, mené par Nathalie Prince, professeure de Littérature Générale et Comparée au laboratoire 3L.AM (Langues, Littératures, Linguistiques des universités d’Angers et du Mans).

 

Convertir des chercheur·e·s à de nouvelles thématiques, c’est l’ambition des « paris scientifiques régionaux » des Pays de la Loire, dont a bénéficié en 2014 le groupement de recherches EcoLitt. Au sein de ce projet, EcoLije intègre le développement durable aux recherches dédiées à la littérature jeunesse. Porté par le Centre d’Études et de Recherches Imaginaire, Écriture, Culture (CERIEC) d’Angers, il associe deux laboratoires : l’AMo (L’Antique, le Moderne) à Nantes et le 3L.AM d’Angers et du Mans.
Eco-graphies. Écologie et littératures pour la jeunesse (Nathalie Prince et Sébastian Thiltges dir.), PUR, 2018 en est la restitution complète.

Pédagogie, écologie... Ouverture d’esprit

Développer une conscience environnementale, éveiller l’esprit critique, donner aux enfants la possibilité de devenir acteurs et actrices de la transition... Les ambitions de la littérature écologiste et écologique (certains livres sont biodégradables) sont des plus louables.

Les auteurs et les autrices ne tarissent d’ailleurs pas d’imagination pour inventer des formats participatifs, toujours au service de la didactique. En témoignent des ouvrages comme Dans la forêt du paresseux - en relief, à manipuler - d’Anouck Boisrobert et Louis Rigaud ou encore Justine et la pierre de feu - dont les choix de l’enfant déterminent le scénario final - de Marcus Pfister.

Il s’agit de favoriser l’ouverture sur le monde : les thèmes choisis dans les récits étudiés ne sont pas systématiquement rattachés aux pays dans lesquels ils sont contés.

 

En Grèce par exemple, la littérature jeunesse s’est penchée sur le cas des flamands roses de Camargue ! En cela, l’écologie constitue une porte d’entrée pour d’autres thématiques. Impossible d’amener le développement durable sans traiter le sujet des inégalités. Ainsi cette littérature possède une large cohorte d’héroïnes et fait la part belle à la diversité.

Des études pionnières en Europe

Nathalie Prince

Né dans les années 70, le mouvement éco-critique est une nouvelle façon de lire et d’envisager l’inquiétude environnementale. Très étudié outre-Atlantique, c’est un sujet nouveau en Europe, qui plus est via le prisme de la littérature jeunesse, axe prioritaire des chercheur·e·s du laboratoire 3LAM. Il intègre un large panel de sciences humaines : de la philosophie à la sociologie, en passant par la littérature, l’histoire, la géographie et la psychologie.

Depuis quand la littérature jeunesse est-elle investie en matière d’écologie ? Quels en sont les thèmes et les motifs ? Y a-t-il des genres privilégiés pour dire l’écologie ? Avant de mesurer l’impact de cette thématique sur les futures générations, l’objectif de ces travaux comparatistes est un état des lieux des tendances à échelle européenne, prioritairement des ouvrages français, espagnols et allemands.

Traiter un sujet comme l’écologie auprès du jeune public invite à interroger l’indicible. Que peut-on dire aux enfants ? Ces derniers sont-ils des êtres coupables ou durables ? Autant de points philosophiques voire idéologiques, soulevés en filigrane et perceptibles par les adultes, à qui ces ouvrages sont finalement aussi destinés.

 

Article rédigé en partenariat avec Le Labo des Savoirs

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